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On utilise le “Renforcement positif” ou “R+” visant à apporter quelque chose d’agréable à l’animal lorsqu’il a le comportement voulu , et à 

lui retirer le bénéfice recherché lors d’un comportement jugé indésirable en utilisant la “Punition négative” ou “P-”.

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La récompense peut être diverse.

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On entend par récompense tout ce qui va apporter un bénéfice à l’animal, en soit, “quelque chose d’agréable”: récompense alimentaire et félicitation verbale. Ici, avec le chat, le R+ sera principalement alimentaire, ou via un jouet, ou la permission de poursuivre ce que l’animal a entrepris lui-même.

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Pour ceux que cela intéresserait, le R+ s’utilise aussi pour apprendre des choses aux animaux, notamment avec le clicker. Cela ne sera pas développé ici, mais si vous tapez “clicker” dans la loupe de recherche vous pourrez trouver des posts traitant de ce sujet .

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  • Avant de vouloir enrayer un comportement indésirable, il faut aussi aborder le problème de la manière adéquate: en principe, tout comportement jugé indésirable par l’humain trouve son origine dans un besoin naturel du chat:entendez ici les besoins “élémentaires” tels que manger, boire, dormir, rechercher la nourriture, excréter, jouer, s’entraîner à la chasse, se mettre en sécurité pour observer son territoire, explorer en 3D...

  • Il ne fait pas “cela” pour embêter l’humain, par jalousie, par dominance, ou parce que c’est rigolo de faire “des bêtises”. Pour commencer, le chat ne comprend pas le raisonnement humain. Le concept de bêtise lui est étranger et donc le mécontentement de l’humain qui juge une action de “bêtise” lui est hors de portée. Toute action basée sur ce concept - et donc souvent sur la réprimande associée -, sera incomprise , et génératrice de tension, stress, voir d’agressivité en retour . Il est donc inutile de disputer le chat, le retourner sur le dos pour le “ soumettre”, le “punir” comme “le ferait la mère” ( déjà car l’humain n’est pas reconnu comme un congénère, ensuite car les mères chattes ne punissent pas de la même manière, nous n’avons pas le même langage et de ce fait , nous ne pouvons communiquer en 2 langages différents ), ni d’utiliser “le non” ( qui ne veut rien dire en tant que tel pour le chat, et qui, souvent associé à l’énervement est plutôt source de conflit), ni d’utiliser les pshitts à eau etc : ces mesures apportent un stress à une situation qui, à la base, n’est que l’expression d’un besoin naturel du chat et qui par conséquent peut trouver sa solution en proposant des alternatives au chat pour se satisfaire tout en nous contentant aussi.

 

Mon chat a un comportement indésirable : exemple.

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“Mon chat monte sur la table lors des repas”. “Cela est énervant, il monte alors qu’il n’a pas le droit, il vient sentir voir voler la nourriture, je n’en peux plus!” Voici une phrase dans laquelle beaucoup se reconnaîtront.

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D’abord, quel est le besoin traduit ici ?

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*Le chat cherche à explorer son environnement en 3D, et il est attiré par les odeurs de nourriture.

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  • Est-il humain ? Non! Il n’a pas nos codes : dans la nature , il va explorer son environnement comme bon lui semble, en explorant aussi les hauteurs ce qui lui permet d’avoir une meilleure vision de son territoire, se mettre en sécurité pour observer , se dépenser . Concernant la nourriture, il va s’intéresser à ce qu’il trouve sur son chemin lorsque l’occasion se présente. Force est de constater que le chat qui monte sur les meubles et va sentir ce qu’il trouve, au final, rien de plus normal ! Cela ne veut pas dire que c’est à favoriser. L’humain qui prend conscience de cela est de ce fait plus disposé à réfléchir à comment satisfaire ce besoin ou l’orienter vers un autre tout en étant lui-même satisfait plutôt que de réprimander et amener des tensions là où, rappelons-le, il n’y a pas de volonté du chat de l’embêter :)

  • Les actions : On peut donc rediriger son attention sur un jouet AVANT qu’il ne manifeste ce comportement afin de court-circuiter son idée 1ere et ce jusqu’à ce que ce comportement ne soit plus une habitude. Si on redirige sur le jouet alors qu’il est déjà monté - ou pendant tout autre comportement indésirable- on associe “je monte sur la table=je joue” et donc on favorise ce qu’on ne veut pas . On vise donc à faire oublier un comportement jugé indésirable en proposant autre chose d’agréable sytématiquement à la place.

  • Si le comportement est déjà en cours: suivant les principes de l’éducation en positif, on va retirer le bénéfice du comportement: on ne va donc pas proposer un jouer au chat déjà en train de monter sur la table, mais on va simplement le poser au sol autant de fois que nécessaire -et cela peut être beaucoup, au début!- et de manière neutre, sans agacement.

  • En parallèle, comme on veut satisfaire le besoin du chat qui s’exprime et l’orienter vers un comportement qui nous contente aussi, il va falloir mettre en place des dispositifs qu’il pourra préférer plutôt que choisir l’option qui nous dérange.

  • Sur le même exemple, on pourra alors mettre un tabouret ( ou ce que vous voulez) à côté, à distance choisie, mais qui permettra au chat d’observer ce qui se passe sur la table à ce moment là. Et si le chat monte sur le tabouret et non la table, alors on peut ajouter la friandise : on rend donc trèèèès agréable d’être perché à cet endroit plutôt qu’ailleurs.

  • Notez bien, que sur cet exemple très précis où le besoin de se percher s’exprime, vous ne pourrez conditionner le chat “aux bonnes manières” que lorsque vous êtes là, et qu’en votre absence, étant sur SON territoire, la table lui sera un passage habituel. Mieux vaudra ranger les objets fragiles et la nourriture en votre absence si vous êtes dans une période difficile à ce niveau avec votre chat. Par la suite, en grandissant, (ou pas... parfois^^), certains chats ne renversent plus tous les bibelots, n’iront pas forcément manger un bout de gâteau ... mais sachez que cela peut arriver, il faut donc apprendre à éviter de le tenter, si l’on ne veut pas provoquer de mauvais comportement : ranger la nourriture, éviter les verres posés au bord de la table, cacher les fils avec des caches fils pour les “chats rongeurs”^^, placer les vases en hauteur en votre absence etc etc ...

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Note importante: tout comportement indésirable que l’on cherche à réduire ou supprimer, quel que soit le sujet ( malpropreté, “bêtises”, agressivité etc), mettra en général 15 jours à 1 mois à se modifier et jusqu’à plusieurs mois à se stabiliser, avec quelques ratés ponctuels possibles, et avec une majoration possible du comportement indésirable le 1er mois. Il faut donc patienter le temps que les changements opérés et dispositifs mis en place commencent à porter leurs fruits , et ne pas paniquer si l’efficacité ne vient pas tout de suite. La rigueur des actions mises en place est aussi très importante.

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Ce document est une trame de base. Il peut s’adapter à nombre de comportements d’une fois qu’on a compris le principe. Bon courage !

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Ch’amicalement !

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Isabelle Chandard Therond

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